Économie
Réchauffement climatique : n’oublions pas les Indigènes !
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- « les aborigènes australiens sont parvenus à céder pour 17 millions de dollars de crédits carbone aux industries du pays »
C’est une première ! Très affectés par le réchauffement climatique, les peuples autochtones de la planète tiennent cette semaine leur premier sommet à Anchorage, en Alaska. La déclaration officielle et les recommandations qui en émanent seront défendues en décembre à la conférence de Copenhague.
Patricia Cochran, la présidente du conseil des Inuits du cercle polaire, l’organisateur de ce sommet inédit, annonce la couleur. « Les peuples indigènes sont les moins responsables des problèmes planétaires résultant du changement climatique mais seront presque certainement ceux qui en subiront le plus de conséquences » a-t-elle regretté. Pendant cette semaine, l’accent sera mis sur les difficultés traversées par les peuples indigènes (des Inuits du Canada aux Dayac de Bornéo). Chaque communauté devra présenter un rapport décrivant la situation alarmante à laquelle elle se trouve confrontée (déforestation, fonte des glaces…). Pourtant, ce ne sont pas ces peuples primitifs qui participent le plus au réchauffement climatique. Vivant en symbiose avec la nature, au gré des saisons, ne tuant que pour survivre, respectant et même vénérant l’environnement, ils se retrouvent en première ligne des effets du réchauffement climatique. Une situation absurde que l’ONU a souhaité dénoncer en aidant à l’élaboration de cette réunion.
350 millions d’autochtones à travers le monde
C’est notamment pour accroître leur poids décisionnaire au sein des instances gouvernementales que les peuples autochtones ont souhaité se réunir. Ils revendiquent notamment davantage de respect pour leurs connaissances en matière de contacts avec la nature. Il ne s’agit bien sûr pas d’un épiphénomène. On compte actuellement 5 000 populations distinctes dans 70 pays. Pour un total de 300 à 350 millions de personnes à travers le monde. 6 % de l’humanité. Qui subit de plein fouet les conséquences des gaspillages des quelques ¾ d’êtres humains restants. Pour Sam Johnston, de l’Université des Nations Unies à Tokyo, il y a urgence à « maintenir un haut niveau d’alerte » sur la situation dans laquelle se trouvent ces peuples. Rappelons pour exemple que les aborigènes australiens sont parvenus à céder pour 17 millions de dollars de crédits carbone aux industries du pays. Grâce à leurs pratiques ancestrales du feu qui réduisent les émissions de gaz carbonique.
La lutte contre le réchauffement climatique est donc bien plus qu’une lutte environnementale, elle devient un acte solidaire. Et s’inscrit par là même dans une véritable démarche de développement durable. Aider les populations fragilisées, les plus démunies et pourtant les plus respectueuses de l’environnement. La conférence de Copenhague devra trouver des solutions pour que subsistent les fondements mêmes de notre monde…
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Albane Wurtz
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