Ingrédient traditionnel des cuisines d’Afrique, d’Amérique du Sud ou d’Asie, elle est le produit de la pression à chaud de la pulpe du fruit de l’Elaeis guineesis (le palmier à huile). Elle est aujourd’hui l’huile végétale la plus consommée au monde : 80 % de sa production est utilisée par l’industrie agroalimentaire.
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Avec un rendement dix fois plus élevé que celui du soja (jusqu’à 7 250 kg d’huile par hectare et par an, 100 kg de fruits donnant environ 22 kg d’huile) et un coût de production relativement faible, la culture du palmier à huile est une activité rentable. La consommation mondiale est en forte croissance et devrait progresser de 22,5 millions de tonnes en 2010 à 40 millions de tonnes en 2020.
Originaire de l’Afrique de l’Ouest, le palmier à huile est maintenant cultivé à grande échelle dans toutes les régions tropicales du monde. Or, peu à peu, l’extraordinaire biodiversité des forêts d’Indonésie, du Nigéria ou de Colombie cède la place à d’immenses zones de monocultures de palmiers à huile.
Les qualités de l’huile de palme et son intérêt pour l’industrie agroalimentaire sont évidents. Une fois raffinée, son gout est neutre. Elle se conserve particulièrement bien, reste stable à la cuisson et confère du moelleux aux aliments. Ces propriétés lui valent d’être présente dans la composition de la moitié des aliments transformés (chips, soupes lyophilisées, pâtes à tartiner, biscuits, lait pour bébé, sardines en boîte, mayonnaise…).
Sur les emballages des étals de nos supermarchés, elle figure le plus souvent dans la composition des aliments sous la discrète et rassurante mention « huile végétale ». Pourtant, riche en acide gras saturé, sa consommation peut augmenter le taux de l’LDL cholestérol dans le sang et entraîner des risques cardio-vasculaires.
Le développement de la culture des palmiers à huile peut apparaitre comme symbolique des rapports Nord-Sud dans le développement de l’économie mondialisée. Cherchant à se développer, les pays du Sud mettent à profit leurs conditions climatiques quand elles sont favorables, développent des modes d’agricultures intensives, sacrifient parfois leur environnement et une partie de leurs richesses naturelles pour augmenter la production… et mieux répondre à notre besoin effréné de consommer.
L’ombre des multinationales n’est jamais très loin. La question du développement durable est posée. L’inévitable affrontement idéologique fait l’actualité à propos d’une taxe sur la pâte à tartinée chocolatée préférée de nos enfants. Le débat n’est pas clos. Il conduit à des questions imprévues et peut provoquer la recherche de solutions dans l’intérêt du plus grand nombre. Il réapparaîtra à propos d’autres productions agricoles.