Vocation sociale et économie capitaliste : compatibilité ou hétérogénéité ?
Dans une économie mixte, on a tôt fait d’opposer deux composantes majeures : le secteur public privé à but lucratif, qu’il soit capitaliste (c’est à dire reposant sur des sociétés de capitaux) ou de type entrepreneurial, et le secteur public, sensé se charger de la part «sociale» du contrat de société. Dans ce schéma simpliste, le vocable «entreprise sociale» paraît inutile ou falsificateur. Pourtant, il existe bel et bien un «tiers secteur» constitué d’acteurs économiques (associations, mutuelles, coopératives, entreprises «classiques») qui offre une solution alternative à l’opposition classique «économie à but lucratif / action sociale».
Du caritatif au social business
Ce secteur de l’économie sociale et solidaire se caractérise par le fait que la vocation première de ses acteurs repose d’abord sur une finalité sociale, sociétale ou environnementale : le projet de solidarité prime sur l’objectif économique. C’est le cas de la grande entreprise «citoyenne», qui met ses savoir-faire, son expertise au service d’un projet de solidarité à côté de son objet économique, notamment à travers l’action de fondations à son nom, utilisant les moyens (financiers, techniques, humains) de l’entreprise à des fins non lucratives.
L’économie de marché sans la maximisation du profit
L’entrepreneuriat social se distingue de cette conception, comme du système d’échange local, en ce qu’il soumet un objectif économique à visée sociale (apurer de l’eau, distribuer de l’électricité, produire des denrées alimentaires…) aux conditions d’efficacité de l’économie de marché pour fournir un cadre rentable, voire profitable à toutes les parties prenantes. Le social business franchit une étape de plus : il applique l’efficacité des règles de l’économie de marché (notamment la rentabilité) à un objectif social mais récuse toute distribution de dividendes. Le profit comme moteur de l’activité et source de la rémunération du capital et de la force de travail, en dehors de toute logique financière : c’est le modèle mis en place par Mohamed Yunus avec la Grameen Bank et le micro-crédit.
Pour plus d’information sur le social business :
http://www.legrand.com/FR/social-business_13085.html
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MOTS-CLES :
économie sociale et solidaire, entreprise citoyenne, pacte mondial, vocation sociale, entreprise sociale, social business, but non lucratif, économie mixte, solution alternative, tiers secteur, projet de solidarité