Né il y a 8 ans en Chine, la cigarette électronique est apparue en France en 2010 et fait depuis un réel « tabac »… Selon les dernières estimations de mai 2012, il y aurait 500 000 personnes en France qui utiliseraient cette alternative à la cigarette classique. En Europe, on estime à 7% le nombre de personnes qui l’ont testé, soit plus de 25 millions de personnes.
Un réel succès donc. Et pour cause, les industriels ne cessent de vanter leurs mérites : plus saines, moins polluantes, plus économiques… Pourtant, pour Marisol Touraine, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, il faut être vigilant à l’égard des dangers de la cigarette électronique. Madame Touraine a d’ailleurs demandé un rapport au professeur Bertrand Dautzenberg, pneumologue et président de l'Office français de prévention du tabagisme (OFT). Les résultats ont été rendus public le 28 mai dernier.
En se penchant sur l’anatomie de l’e-cigarette, on découvre qu’elle est composée de trois parties reliées par une enveloppe plastique ou métallique : une pile, une cartouche et un atomiseur. La cartouche contient du « e-liquide » qui va être transformé en brouillard (et non pas en fumée) par l’atomiseur. Et c’est là que la polémique intervient : l’e-liquide est-il nocif ? Au vu de sa composition, elle l’est beaucoup moins que la cigarette classique. Alors que cette dernière recèle plus de 4000 substances toxiques, la cigarette électronique n’en contiendrait « que » 10. Cependant, la présence de propylène glycol et de glycérine inquiète. En effet, leur effet à long terme n’est pas connu et même si elles sont autorisées dans les cosmétiques, elles ne sont pas pour autant inoffensives. La plupart des cigarettes électroniques contiennent également de la nicotine. La quantité est bien moindre comparé à celle des cigarettes mais les experts rappellent tout de même que cette substance est très toxique et surtout très addictive. De leur côté, les industriels argumentent en rappelant que leurs produits ne libèrent ni monoxyde de carbone (CO), ni particules solides, ni quantité significative de cancérogènes.
« Plus respectueuse de l’environnement ». Voilà l’autre discours des industriels. Par définition, l’e-cigarette est, ou en tout cas peut être réutilisable. La cigarette traditionnelle est elle pointée du doigt par tous les écologistes pour ses mégots. En effet, ce sont plus de 4 500 milliards de mégots que l’on retrouve par terre chaque année. Avec la cigarette électronique, pas de risques de déchets sur nos trottoirs ! Mais ce n’est pas pour autant biodégradable. Alors qu’elles ne sont pas toutes réutilisables, les cigarettes électroniques sont composées de piles jetables ou d’accumulateurs rechargeables, tout deux très polluants lors de la mise en déchet. Pas très écologique en somme !
Si le rapport de Bertrand Dautzenberg conclu que la cigarette électronique reste moins dangereuse que la cigarette classique, notre manque de recul ne nous permet pas de juger les conséquences futures de son utilisation. Dans tous les cas, elle reste une alternative plus écologique et plus saine. Il reste maintenant à réglementer son utilisation. Pour l’instant, seule la vente aux mineurs a été interdite.
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