Au travail ou chez nous, nous respirons poussières, acariens, allergènes en tout genre, composés organiques volatiles (COV)… Sans compter l’exposition aux ondes électromagnétiques. Or nous passons 85 % de notre temps à l’intérieur ! Alors comment se protéger ?
Une solution miracle, et naturelle, semblait avoir été trouvée : des plantes ayant la capacité d’absorber certains polluants gazeux, voire d’emprisonner les ondes. Contre le benzène, il faut par exemple entretenir un gerbera ou un chlorophytum. Pour le formaldéhyde, c’est l’aloès ou le cyclamen. Et pour le monoxyde de carbone, il s’agit de la fougère de Boston.
Problème : selon les dernières études, la quarantaine de plantes vendues comme « purificatrices » de l’air seraient, malgré des performances prouvées en laboratoire, inefficaces en situation réelle…
Inefficaces au bureau
Inddigo, une grande société de conseil et d’ingénierie en développement durable, a en effet mené durant 2 ans les premières recherches sur l’effet dépolluant des plantes sur l’air intérieur des bureaux dans des conditions réelles : le programme Phyt’Office (entre 2010 et 2011 à Toulouse). Et ses conclusions, qui viennent d’être publiées, sont claires : « Il n’apparait aucun effet dépolluant significatif, que ce soit à une échelle locale ou globale ».
Aussi, « les plantes en pot, sans système complémentaire, ne constituent pas une solution adaptée aux problèmes de qualité de l’air intérieur », précise l’étude.
Inefficaces à la maison
Il y a un an, l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) avait fait paraître les résultats d’un programme semblable : Phytair. Celui-ci avait déjà conclu que « l’argument ‘plantes dépolluantes’ n’était pas validé scientifiquement pour nos habitations » car « dans les bâtiments, en conditions réelles d’exposition, l’efficacité d’épuration de l’air par les plantes seules est inférieure à l’effet du taux de renouvellement de l’air sur les concentrations de polluants. Autrement dit, l’aération et la ventilation restent bien plus efficaces que l’épuration par les plantes »…
Mieux vaut ouvrir les fenêtres
L’Ademe avait alors rappelé : « En matière d’amélioration de la qualité de l’air intérieur, la priorité reste la prévention et la limitation des sources de pollution (entretenir les chauffe eaux et chaudières, réduire l’utilisation de produits chimiques ménagers…) accompagnées d’une ventilation ou plus généralement d’une aération des locaux (entretien du système de ventilation, ne pas bloquer les orifices d’aération, ouvrir les fenêtres tous les jours quelques minutes…) ».
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