Pour la survie d’une agriculture paysanne, ayant banni le recours aux pesticides et autres traitements de synthèse, des consomm’acteurs se regroupent au sein d’associations : les Amap. Inexistantes en France en l’an 2000, elles ont d’abord vu le jour au Japon. Aujourd’hui véritable phénomène planétaire, les Amap déferlent sur le territoire.
Les membres d'une Amap participent ainsi à la juste rémunération de l'agriculteur qui, en contrepartie, leur fournit des fruits et légumes cultivés sans traitements chimiques et respectant les saisons
Au commencement de la fabuleuse histoire de l’agriculture de proximité respectueuse de l’environnement et de l’homme, il y eut la volonté de quelques Japonaises de ne pas s’empoisonner avec leur nourriture. L’intensification, l’industrialisation et la standardisation de l’agriculture ayant entraîné une perte de qualité des produits, un recours systématique aux pesticides et une suppression des variétés les moins rentables. C’est ainsi que naquirent dans les années 60 les premiers Teikei, rapidement coordonnées par l’Association japonaise d’agriculture biologique. Le principe : garantir au producteur la vente de toute sa production en échange de son engagement à bannir les produits chimiques.
“Effectivement, la consommation de produits naturels sans aucuns traitements chimiques fait baisser le risque d'intoxication alimentaire chez l'Homme.Deplus, les méthodes suscité par Amap encouragent les producteurs agricoles à planter de nouvels variétés de produits,les anciens étant déja très appréciés... Enfin, on a aussi vu que l'Amap permet à la fois une expansion économique et environnementale pour la collectivité. Donc, il y a à la fois un renforcement de la relation consommateur-producteur, et amélioration du bien être des consommateurs de produits agricoles...”
Les pays du Nord de l’Europe, particulièrement sensibles aux enjeux environnementaux, n’ont pas laissé passer leur chance d’assainir leur alimentation. Le concept s’est ensuite expatrié, en 1985, aux Etats-Unis, et particulièrement à New-York comme une réponse à la paupérisation de la population et à la disparition de l’agriculture traditionnelle. Ces « Community Supported Agriculture » (CSA) ont ensuite émigré au Canada et en Grande-Bretagne. Et c’est au cours d’un voyage outre-Atlantique qu’un agriculteur français, Daniel Vuillon, séduit par le concept, décida de le décliner en France. La première Amap naquit donc en 2001 en périphérie de Toulon.
Ecologiquement sain, socialement équitable et économiquement viable
D’une seule association, le réseau s’est rapidement développé et l’Amap compte désormais plusieurs centaines de ramifications. Si elles sont toutes le fruit d’un contrat passé entre un producteur et un groupe de consomm’acteurs, les Amap diffèrent pourtant quant aux produits délivrés. Quand certains producteurs inondent leurs clients de fruits et légumes, d’autres apportent aussi de la viande, du lait, du miel, du fromage, des oeufs ou du vin, tous issus de l’agriculture biologique.
Le contrat ainsi signé stipule que le producteur s’engage à délivrer, selon une périodicité prédéfinie, le fruit de sa récolte du jour même, aux consommateurs affiliés à son Amap. Sa production étant écoulée à coup sûr, et le concept reposant sur l’absence d’intermédiaire, le producteur peut ainsi pratiquer des prix raisonnables. Excepté qu’à la différence de fruits et légumes achetés en grandes surfaces, la production ainsi récoltée n’a subi aucun traitement chimique d’aucune sorte et respecte les saisons. Le consomm’acteur est ainsi assuré de bénéficier de produits sains, de qualité, respectueux de l’environnement et de l’Homme. De plus, comme le confirment les affiliés aux Amap, le fait de ne pas connaître à l’avance les produits livrés et de découvrir ainsi nombre de légumes oubliés fait partie intégrante du plaisir de participer à la révolution de l’agriculture.
Pour trouver l’Amap la plus proche de chez vous, ou pour en créer une nouvelle, consultez l’annuaire des Amap ou le site officiel